đŸ—Łïž Le Gircor a 30 ans : les tĂ©moignages de ses adhĂ©rents

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Si le Gircor a Ă©tĂ© fondĂ© le 10 juillet 1991, ses statuts ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s en novembre 1992. Cela fait donc 30 ans que le Gircor existe officiellement. Aujourd’hui, en 2021, le Gircor a laissĂ© de cĂŽtĂ© son acronyme – Groupe Interprofessionnel de RĂ©flexion et de COmmunication sur la Recherche – pour adopter une signature plus explicite « Comprendre la recherche animale et ses alternatives. » Ces 30 ans seront l’occasion de vous proposer tout au long de cette annĂ©e, plusieurs rendez-vous pour se retourner sur le chemin parcouru et imaginer ensemble celui qui reste Ă  faire.

PremiÚre étape de ce voyage : les témoignages de nos adhérents.

L’évolution de la recherche

Louise, vĂ©tĂ©rinaire au sein d’un organisme de recherche, indique d’emblĂ©e « 1992-2022, en 30 ans, tout a Ă©voluĂ©. La sociĂ©tĂ©, les valeurs, les technologies, les modes de communication etc
 ». Christophe, qui travaille pour la recherche publique, prĂ©cise que « depuis 30 ans, l’évolution de la lĂ©gislation encadrant l’utilisation des animaux en recherche a conduit Ă  une amĂ©lioration significative des pratiques et du bien-ĂȘtre animal. »

Sandrine, vĂ©tĂ©rinaire pour la recherche acadĂ©mique, insiste particuliĂšrement sur la directive europĂ©enne de 2010 : « En imposant la nĂ©cessitĂ© d’inclure une prise en compte des 3R dans tout projet de recherche utilisant des animaux Ă  des fins scientifiques et en crĂ©ant la structure du bien-ĂȘtre des animaux (SBEA) comme acteur sur le terrain, [la directive] a fortement contribuĂ© Ă  une amĂ©lioration continue des pratiques ainsi qu’au dĂ©veloppement de mĂ©thodes alternatives, en parallĂšle. »

Fanny, vĂ©tĂ©rinaire au sein d’un organisme public, confirme : « la prise en compte du bien-ĂȘtre des animaux a progressĂ© de maniĂšre spectaculaire en 10 ans grĂące Ă  l’Ă©volution de la rĂ©glementation et des connaissances en Ă©thologie et en analgĂ©sie, avec la pression de la sociĂ©tĂ© et grĂące Ă  l’accompagnement de nombreux rĂ©seaux professionnels. »

Pour Sandrine, « ces Ă©volutions permettent aussi d’amĂ©liorer la qualitĂ© et la reproductibilitĂ© de la recherche et s’inscrivent dans un cercle vertueux. » Alexis, vĂ©tĂ©rinaire dans la recherche prĂ©clinique, atteste que « les animaux sont de mieux en mieux encadrĂ©s [
], notamment sur la gestion de la douleur et des conditions d’hĂ©bergement car le bien-ĂȘtre animal est maintenant intĂ©grĂ© comme clef de rĂ©ussite des projets de recherche. »
Dans cette Ă©volution des pratiques et des mentalitĂ©s, le rĂŽle du Gircor est rĂ©guliĂšrement mentionnĂ©, notamment par Christophe puisqu’il « a fortement contribuĂ© Ă  la transcription de la Directive 2010/63/EU en France en particulier au dĂ©veloppement des comitĂ©s d’Ă©thique (via la production de guides de rĂ©fĂ©rence et la formation des membres de comitĂ© d’Ă©thique). » Pour Nathalie, qui travaille dans un Ă©tablissement public d’enseignement supĂ©rieur et de recherche, « le Gircor a accĂ©lĂ©rĂ© le dĂ©veloppement d’une culture Ă©thique en expĂ©rimentation animale en France, accessible au grand public. Il y a un avant et un aprĂšs Gircor [
] qui a su Ă©voluer et collaborer avec les instances nationales rĂ©glementaires pour promouvoir une Science de qualitĂ© respectueuse de l’Animal. »

Les méthodes alternatives

Thierry, vĂ©tĂ©rinaire pour l’industrie, tĂ©moigne : « nous sommes dans une pĂ©riode de transition oĂč les dĂ©veloppements technologiques offrent de nouvelles perspectives prometteuses sans l’animal, mais l’animal reste cependant encore nĂ©cessaire ». Ce que confirme Christophe : « ces mĂ©thodes ont [
] des limites qu’il est nĂ©cessaire d’expliquer. A ce jour, elles ne permettent pas de mimer l’ensemble de la complexitĂ© du vivant ». Louise explique qu’il faut « arrĂȘter d’opposer mĂ©thodes alternatives et mĂ©thodes animales, en misant sur la complĂ©mentaritĂ© Ă©vidente des deux approches. »

Et demain ?

D’aprĂšs Sandrine, « la rĂ©glementation mais Ă©galement l’évolution des mentalitĂ©s et la pression sociĂ©tale imposent des contraintes de plus en plus fortes sur l’utilisation des animaux en recherche. La question du choix du modĂšle d’étude le plus adaptĂ© pour rĂ©pondre Ă  la question scientifique posĂ©e reste primordiale et le sera d’autant plus, dans le futur, avec le dĂ©veloppement de technologies mĂ©dicales de plus en plus innovantes et l’augmentation du panel disponible des mĂ©thodes alternatives. » Pour Louise, il va falloir « remettre en question de nos façons de penser et mener nos expĂ©riences en ajoutant des nouveaux R, comme ResponsabilitĂ©, Rigueur, Respect ; promouvoir la transparence pour mieux expliquer les conditions dans lesquelles nous menons nos recherches ; continuer d’Ɠuvrer tous ensemble pour amĂ©liorer nos pratiques. »

CassiopĂ©e, responsable scientifique, est quant Ă  elle un peu plus pessimiste sur l’avenir « au sujet de la pression dĂ©raisonnable des activistes ces derniĂšres annĂ©es qui poussent vers une augmentation des contraintes administratives [
] et une disparition progressive de certains pans de la recherche en Europe [avec une] dĂ©localisation des Ă©tudes utilisant des animaux vers les USA/Canada et l’Asie oĂč le niveau Ă©thique est infĂ©rieur. »

Comme le souligne Cyril, responsable d’une structure privĂ©e, « la recherche française, et donc europĂ©enne, fondamentale et appliquĂ©e va devoir faire face Ă  la combinaison de 3 rĂ©volutions : sociĂ©tale vis Ă  vis du droit des animaux de plus en plus pressant ; technologique pour Ă©voluer vers les techniques alternatives non animales ; gĂ©opolitique avec une accĂ©lĂ©ration du leadership chinois dans l’innovation. »

Le Gircor

EugĂšne, directeur d’une UMS mixte universitĂ©/institut de recherche, indique que « Les points forts de l’association depuis 30 ans [sont] la veille et la communication. » Comme le conclut Cyril, « Qui mieux que le Gircor et ses 30 ans d’expĂ©riences pour ĂȘtre au cƓur de la coordination de ces enjeux et accompagner notre secteur dans le dĂ©bat politique et sa communication vis Ă  vis du public. Bon anniversaire et longue vie au Gircor pour protĂ©ger notre leadership nationale dans l’innovation mĂ©dicale » et Nathalie d’ajouter « Longue vie au Gircor ! »

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