La prise de vitamine D par la mère semble protéger la descendance de la survenue de troubles autistiques en cas d’infection prénatale. C’est ce qui ressort d’une étude menée chez des souris.
L’exposition prénatale à une infection est un facteur prédisposant supposé à des troubles neuropsychiatriques parmi lesquels l’autisme. La vitamine D ayant des effets immunomodulateurs et neuroprotecteurs, des chercheurs ont voulu savoir si une supplémentation en vitamine D pouvait prévenir le risque d’autisme dans ces conditions.
Une absence de comportement autistique chez les souriceaux prédisposés
Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé des souris, chez lesquelles on fait apparaître des comportements autistiques (comportements stéréotypés, difficultés d’interactions sociales et d’apprentissage de base) en mimant une infection virale de la mère pendant la gestation à l’aide de la substance poly(I:C).
Certaines mères ont reçu une supplémentation en calcitriol, forme active de la vitamine D, durant le premier trimestre de la gestation, d’autres non.
Les souriceaux descendants de ces deux groupes de mères ont été soumis à des tests pour évaluer leurs comportements sociaux, leur anxiété ou encore leur tendance à effectuer des comportements répétitifs.
Résultat : les souriceaux dont les mères avaient reçu de la vitamine D n’ont pas exprimé de comportements autistiques, les autres oui. Ces résultats montrent un effet protecteur de la vitamine D dans ce modèle.
Bientôt des essais chez l’Homme ?
Pour l’équipe de recherche, la prochaine étape est de reproduire ces résultats chez l’humain. Chez l’animal les chercheurs ont utilisé la forme active de la vitamine D, le calcitriol, qui ne peut pas être prescrite aux femmes enceintes. Les chercheurs souhaitent donc qu’une complémentation alimentaire d’une autre forme de la vitamine D, le cholécalciférol connu sous le nom de vitamine D3, soit étudiée chez la femme.
Hélène Bour
En savoir plus :
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/autisme