Après de très graves accusations visant les chercheurs et les pouvoirs publics belges ainsi que les institutions européennes, cent scientifiques ont publié une tribune sur le site du quotidien La Libre afin de dénoncer ces opérations de désinformation portant atteinte aux chercheurs, à la recherche scientifique en général et qui pourraient même avoir des conséquences sérieuses en terme de santé publique.
Alors que les chercheurs faisaient des études pour mieux comprendre les effets nocifs du tabac, une association les a effet accusé d’utiliser des animaux pour le développement de nouveaux produits du tabac alors que la loi belge l’interdit. L’association a également sous-entendu que les services publics en charge du bien-être animal couvraient cette infraction.
De même, l’association dénonçait la hausse du nombre d’animaux utilisés entre 2020 et 2021 et la présentait comme une violation des 3R (Réduire, Remplacer, Raffiner) prôné par la directive 2010/63/UE du Parlement Européen qui encadre l’expérimentation animale. Elle précisait également que “l’Union européenne n’a pas à cœur une quelconque réduction de l’utilisation du nombre d’animaux dans les labos dont elle se targue”. Si les chiffres sont effectivement vrais, ils sont présentés de façon trompeuse puisque les chiffres 2020 étaient particulièrement bas en raison de l’interruption des projets de recherche due à la pandémie. En comparant les chiffres de 2021 avec 2019, la diminution est de 3.3%. Et par rapport 2018, elle est de 14,13%.
Au delà de ces dernières accusations, le collectif de chercheurs pointe une stratégie coordonnée de désinformation avec des actions médiatiques régulièrement organisées en vue d’associer l’expérimentation animale à la maltraitance animale. Au delà de l’arrêt coûteux de projets de recherche et le discrédit jeté sur les universités et les scientifiques, ces opérations médiatiques ont renforcé la popularité de ces associations se présentant comme des lanceuses d’alerte…
Avec des comités « d’experts scientifiques indépendants » autoproclamés, elles n’hésitent pas à présenter comme un mensonge l’utilité du recours aux animaux dans la recherche alors qu’elle est reconnue par l’ensemble des académies, institutions et associations scientifiques.
Enfin, la tribune s’inquiète du nombre de décideurs politiques bien trop perméables à la désinformation en raison de messages apparemment argumentés et faciles à comprendre et à défendre.
Cette tribune ne concerne bien évidemment que la Belgique et toute ressemblance avec la France serait purement fortuite…