Après Envoyé spécial pour France 2, Al Jazeera English revient sur le recours aux singes dans la recherche dans un reportage de 47 minutes intitulé « Monkey Business: The Transnational World of Primate Testing ». Ce documentaire a conduit les journalistes à parcourir les Etats-Unis, l’Inde, le Cambodge et la France pour expliquer la situation.
Parmi les intervenants, on compte Michele A Basso, directrice du Washington National Primate Research Center (WaNPRC) et Ivan Balansard, vétérinaire du CNRS et président du Gircor. Le documentaire souligne l’importance des primates pour la recherche biomédicale et les avancées de la médecine, ainsi que les problèmes posés par le blocage commercial imposé par la Chine et par l’inflation des prix des animaux, induisant marchés parallèles et fraudes.
Il est par ailleurs essentiel de souligner que certaines espèces de macaques sont répertoriées sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), mais dans d’autres régions du monde où les macaques ont été introduits par l’homme (par exemple l’Île Maurice ou certaines parties de l’Indonésie), ils peuvent avoir un impact important sur la biodiversité locale et y sont même considérés comme invasifs par la même UICN. A titre d’exemple Il est également important de noter que les autorités françaises n’ont jamais autorisé l’importation de singes en provenance du Cambodge.
Les élevages clandestins et le trafic de singes mis en évidence dans le reportage sont un problème mondial que la communauté de recherche française condamne avec fermeté. Ils relèvent de pratiques délictueuses qui doivent être lourdement sanctionnées.
Les réglementations européenne et française imposent un tracé stricte sur l’origine des singes importés, et, comme le rappelle Ivan Balansard dans le documentaire, interdisent l’importation d’animaux capturés dans la nature.
Dans son interview parue fin août sur notre site, Erwan Bézard nous expliquait déjà les impacts des mesures protectionnistes chinoises sur la pénurie des macaques utilisés pour la recherche scientifique. En effet, ces animaux, malgré le développement de méthodes alternatives, restent toujours indispensables dans bien des domaines, comme dans les neurosciences, l’infectiologie ou la virologie.