« 1,8 million. Il s’agit du nombre d’animaux qui ont été utilisés en France en 2021 à des fins d’expérimentation. Les buts sont multiples : faire avancer la recherche fondamentale en biologie, mais aussi contrôler des produits utilisés en médecine humaine et vétérinaire, réaliser des essais toxicologiques, etc. Tous ne subissent pas des procédures expérimentales graves, c’est-à-dire sans réveil, ou sévères, mais l’usage des animaux pour préserver la santé humaine soulève de plus en plus de questionnements. Alors, peut-on se passer d’expérimentation animale ? Est-ce réellement éthique d’utiliser des animaux dont il a été montré qu’ils sont doués d’émotions et de sensibilités pour préserver l’homme ? Comment réconcilie-t-on sensibilité et pragmatisme ? Quel avenir pour l’expérimentation animale ? »
Pour répondre à ces questions, le podcast de la Chaire bien-être animal de VetAgro Sup a interrogé Georges Chapouthier, neurobiologiste, chercheur émérite au CNRS et philosophe, et membre du conseil d’administration de la LFDA.
Lors de cet entretien, Georges Chapouthier explore plusieurs aspects liés à la recherche animale. Il aborde la manière dont la biologie et la philosophie se conjuguent dans ses recherches, soulignant l’historique du passage de la perception de l’animal comme une machine à celle d’un être sensible. Il explique comment les chercheurs gèrent la tension entre la sensibilité animale et la réification de l’animal lors des expérimentations, et discute de la possibilité du bien-être animal en expérimentation. Il évoque également la protection des animaux de laboratoire par rapport à ceux destinés à la consommation, les attentes sociétales croissantes envers l’interdiction de l’expérimentation animale, ainsi que les raisons de l’utilisation intensive de souris et poissons. Enfin, il présente son ouvrage « Sauver l’homme par l’animal » qui soulève des questions philosophiques sur la distinction entre animalité et humanité.