La thérapie génique commence à donner des résultats chez le patient dans certains cas de cécité d’origine génétique. La méthode consiste à injecter à l’aide d’un vecteur viral inoffensif (AAV) un gène au niveau de la rétine pour corriger une anomalie génétique et améliorer la vision.
Mais le manque de connaissance du comportement des AAV dans l’espace sous-rétinien chez le primate diminue la capacité de cette thérapie à délivrer un gène dans les cellules sensibles à la couleur (cônes) de la fovéa, zone centrale de la rétine où la vision est la plus précise.
Pour résoudre cette difficulté, une équipe de chercheurs de l’Inserm, de l’université Pierre et Marie Curie et de l’Institut de la Vision a réalisé une série d’étude et a mis au point un nouveau vecteur associé à un promoteur.
Les études ont été réalisées sur plusieurs modèles afin de rassembler le maximum d’informations pour comprendre ces mécanismes tissulaires, cellulaires et génétiques très complexes :
- des modèles souris
- des organoïdes de rétine dérivés de cellules souches humaines
- des rétines humaines obtenues post-mortem
- des macaques pour des observation sur plusieurs mois
Ces études ont permis d’imaginer et de valider un nouveau système constitué d’un vecteur AAV et d’un promoteur de l’intégration de gène spécifique des cônes.
Deux AAV ont été validés : AAV9 pour l’injection dans l’espace sous-rétinien et AAV2 pour injection dans l’humeur vitrée devant la rétine. Dans les deux cas, un haut niveau de transfert de gène compatible avec la restauration de la vision a été vérifié par optogénétique.
Ce nouveau système de transfert de gène est un progrès important vers l’utilisation sûre et efficace de la thérapie génique pour le traitement de maladies de la rétine.