Dans son numéro du 6 septembre, Le Monde publiait La Tribune d’un collectif de scientifiques qui alerte sur les conséquences à considérer les organoïdes comme des organes fonctionnels miniatures. Les organoïdes ont déjà prouvé leur intérêt dans la recherche fondamentale, la modélisation de maladies ou l’analyse des effets thérapeutiques ou toxiques des médicaments. Ils sont également précieux dans le domaine de la médecine personnalisée. Pour autant, en voulant expliquer au grand public ces avancées, le raccourci de « mini-organe » est souvent employé… à tort comme ces scientifiques ont ténu à le souligner.
En effet, il manque plusieurs éléments aux organoïdes pour pouvoir être considérés comme des reproductions miniatures, fidèles et fonctionnelles des organes : les vaisseaux sanguins, les neurones et autres cellules spécifiques… En outre, leur taille réduite et leur production, plus ou moins reproductible, les rend différents des organes du corps humain.
« Ils sont encore loin de reproduire in vitro la fonction d’organes entiers et de pouvoir la restaurer dans le corps humain », souligne la tribune.
L’utilisation du terme « mini-organes » est problématique car cela crée une imprécision symbolique, suscite des attentes irréalistes et peut donner de faux espoirs au public quant à la capacité actuelle des organoïdes à remplacer entièrement les organes.
« Il est essentiel de communiquer des informations précises sur les capacités et limites des organoïdes pour maintenir la confiance du public dans ces avancées scientifiques. Bien que les organoïdes représentent une avancée passionnante, la création d’organes entièrement fonctionnels en laboratoire reste une perspective lointaine. »