De nombreuses données chiffrées sur l’expérimentation animale sont publiées chaque année par le ministère de la recherche. Que nous apprennent-elles ?
_________________________________
En accord avec la réglementation européenne (directive 2010/63) le ministère chargé de la recherche publie des informations chiffrées sur les animaux utilisés à des fins scientifiques en France. Les derniers chiffres publiés couvrent l’année 2016.
Certaines données (nombre d’animaux par espèce et objet des études) sont reprises dans une infographie créée pour ce site. On y voit que la très grande majorité des 1,9 millions d’animaux utilisés sont des rongeurs, des poissons (pour 87%) et des animaux d’espèces utilisées pour l’alimentation (pour 11%). Les chiens, chats et primates représentent ensemble moins de ½ pour cent du total, ce qui confirme que ces espèces ne sont utilisées en recherche qu’en l’absence d’autre recours.
Ces données permettent aussi de comprendre le caractère limité du nombre d’animaux utilisé en recherche : la même année par exemple, 809 millions de poulets ont été produits en France.
Les chiffres publiés informent aussi sur :
– la provenance des animaux (à 93%, l’Europe)
– les primates (à 95% des macaques, aucun grand singe)
– la réutilisation (moins de 2% des animaux)
– les classes de sévérité (17% de procédures sévères)
– les obligations réglementaires (27% des animaux)
– le statut génétique (22% d’animaux génétiquement modifiés, essentiellement des souris)
Par ailleurs le ministère publie la liste des résumés non techniques de tous les projets autorisés.
Cet important travail de collecte et de publication de données vise à informer le public. Bien que conséquente, cette information est encore difficile à comprendre. Les administrations françaises et européennes travaillent à la rendre plus accessible et plus utile, ce qui la fait évoluer et paradoxalement rend difficiles les comparaisons d’une année à l’autre et donc la perception des évolutions.