Des chercheurs ont découvert que la production de nouveaux neurones s’arrête à l’adolescence chez l’humain et le macaque, alors qu’elle dure toute la vie chez les oiseaux et les rongeurs.
Des études menées sur des oiseaux puis des rongeurs dans les années 80 ont fait tomber le dogme selon lequel les neurones n’étaient plus produits dans le cerveau après la naissance. On a à cette époque découvert que dans l’hippocampe, une zone du cerveau essentielle à la mémorisation et l’apprentissage, des neurones étaient produits pendant toute la vie de ces animaux.
Il est bien entendu extrêmement difficile de réaliser ce type d’observation chez l’humain. Cependant, depuis les années 90 quelques études ont semblé confirmer l’existence de la neurogénèse chez l’adulte. Mais elles étaient basées sur peu de cas et techniquement discutables.
Une équipe de l’université de Californie de San Francisco vient de publier une étude apparemment plus solide que les précédentes sur ce sujet. L’équipe a examiné l’hippocampe de cinquante-neuf échantillons de cerveaux humains de tous âges, depuis des prématurés jusqu’à des adultes. Les échantillons ont été examinés avec les meilleures techniques disponibles pour déterminer l’âge des neurones et les compter.
Dans les cerveaux de prématurés et de nouveau-nés les chercheurs ont compté en moyenne 1618 neurones jeunes par millimètre carré de cerveau. Ce chiffre décroissait pour arriver à moins de cent avant sept ans, à moins de dix à l’adolescence et à zéro à l’âge adulte ! Des résultats comparables ont été observés chez le macaque Rhésus.
Il semble donc que la neurogénèse dans l’hippocampe s’arrête à l’adolescence chez les primates et qu’elle ne joue à peu près aucun rôle dans la mémoire et les capacités d’apprentissage des adultes.
C’est une information tout à fait importante et nouvelle qui ouvre la voie à de nouvelles études et de nouvelles découvertes scientifiques et médicales.