Du 11 au 24 mars se tiendra la Semaine du Cerveau coordonnĂ©e par la SociĂ©tĂ© des Neurosciences. Cette manifestation internationale a pour but de sensibiliser le grand public Ă l’importance de la recherche sur le cerveau Ă travers des Ă©vĂšnements gratuits et prĂ©sentĂ©s de façon accessible pour toutes et tous. Nous avons interrogĂ© une des personnes en charge de la coordination de l’Ă©vĂšnement en France, Armelle Rancillac.
Quelques chiffres
- La Semaine du Cerveau est organisée simultanément dans une centaine de pays.
- En France, + de 350 évÚnements organisés dans + de 100 villes.
- 30 000 personnes ont participé à l'évÚnement en 2023.
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Armelle Rancillac : J’ai Ă©tĂ© recrutĂ©e Ă lâInserm en 2006 aprĂšs avoir soutenu une thĂšse en neurosciences en 2003, axĂ©e sur les mĂ©canismes sous-tendant les phĂ©nomĂšnes de mĂ©morisation, et aprĂšs un postdoctorat Ă lâESPCI oĂč jâai Ă©tudiĂ© le couplage neurovasculaire. Jâai obtenu mon habilitation Ă diriger des recherches en 2014. Actuellement, je me consacre Ă lâĂ©tude des mĂ©canismes cellulaires et molĂ©culaires rĂ©gissant le sommeil au CollĂšge de France. TrĂšs engagĂ©e dans la communication avec le grand public, je coordonne la Semaine du Cerveau au niveau national, avec François Tronche, directeur de recherche au CNRS Ă Sorbonne UniversitĂ©. Je suis Ă©galement membre du comitĂ© de communication de la FENS, la FĂ©dĂ©ration europĂ©enne des sociĂ©tĂ©s de neurosciences. Je donne rĂ©guliĂšrement des confĂ©rences sur le sommeil, sur mes travaux pour la communautĂ© scientifique ou pour le grand public. Actuellement jâessaye principalement dâĂ©lucider comment les astrocytes, des cellules non neuronales du cerveau, contribuent Ă©galement Ă la rĂ©gulation du sommeil.
La souris est lâanimal de prĂ©dilection pour la recherche en neurosciences.
A.R. : ConcrĂštement, nous avons dĂ©jĂ mis en Ă©vidence grĂące Ă nos travaux que lâeffet hypnotique du glucose est plus marquĂ© le soir avant de se coucher quâau lever le matin. LâintĂ©gration de cette signalĂ©tique cellulaire et molĂ©culaire implique les astrocytes, des cellules gliales non neuronales du cerveau, qui intĂšgrent et rĂ©pondent Ă lâaugmentation de la concentration en glucose diffĂ©remment, en fonction du moment de la journĂ©e. Ainsi, si lâon souhaite veiller tard le soir, il est prĂ©fĂ©rable dâadapter la composition de son repas et de favoriser les protĂ©ines au dĂ©triment des glucides, et inversement si lâon souhaite passer une bonne nuit de sommeil. Dâautres rĂ©sultats intĂ©ressants sont en prĂ©parationâ !
Ce qu'il faut retenir
- Les modélisations mathématiques, les bases de données partagées, les cultures cellulaires, la réutilisation d'échantillons congelés ou le partage d'animaux permettent de réduire le recours aux animaux dans les recherches sur le cerveau.
- Les souris, les rats, les poissons-zÚbres, les oiseaux et les primates sont les modÚles animaux les plus couramment utilisés dans les neurosciences.