✒️ Syndrome du côlon irritable : une enzyme serait en cause

Partager cet article
image_pdf

Une équipe de recherche de l’Inserm a mis en évidence une enzyme qui serait au moins en partie responsable du syndrome du côlon irritable. Elle a été identifiée à partir de biopsies humaines et chez des modèles animaux.

Douleurs abdominales, constipation, diarrhées, ballonnements, … Tel est le quotidien compliqué des personnes atteintes du syndrome du côlon irritable, ou syndrome de l’intestin irritable (irritable bowel syndrome ou IBS en anglais). Malheureusement, cette affection bénigne demeure très mystérieuse, ses causes n’étant pas clairement identifiées. Aucun traitement n’existe à ce jour pour guérir cette pathologie, et les patients essaient généralement plusieurs médicaments avant de trouver celui qui les soulage, qui diminue leurs symptômes. Une réduction du stress et un changement d’alimentation voire de mode de vie est également préconisé.

Une activité enzymatique anormale

En 2007, une première recherche de l’équipe “Physiopathologie de l’épithélium intestinal” de l’UMR 1220 Inserm/Inra/école vétérinaire/Université P.Sabatier de Toulouse a permis d’en savoir un peu plus. Elle a mis en évidence une activité enzymatique élevée de type protéase (des enzymes qui coupent des liaisons de protéines) dans le côlon des patients atteints de cette pathologie. Or, le côlon est une portion de l’intestin qui ne participe pas à la digestion, qui s’achève en amont.

Souhaitant connaître l’origine de ces protéases, l’équipe a poursuivi ses travaux. Grâce à une technique de visualisation de l’activité enzymatique (appelée zymographie), l’équipe a observé que ces protéases étaient produites dans et par les cellules de l’épithélium intestinal. Les protéases révélées ont ensuite été analysées, et observées en action sur des biopsies de muqueuse intestinale de patients, mais aussi à l’échelle de l’organisme, sur des modèles animaux de souris et de rats développant la maladie. C’est ainsi que les scientifiques ont identifié une enzyme, la trypsine-3, qui serait la cause de la maladie. Celle-ci rend en effet la muqueuse intestinale plus perméable, et excite les neurones impliqués dans les mécanismes digestifs, ce qui rend plus sensible aux ballonnements.

Une nouvelle approche thérapeutique à exploiter

On sait donc désormais que les personnes atteintes par l’IBS ont une production anormale de trypsine-3 au niveau de la muqueuse intestinale qui expliquerait leurs symptômes. L’inhiber représenterait donc une approche thérapeutique intéressante et novatrice pour soulager ces patients. Reste à savoir comment, car cette enzyme n’a pas d’inhibiteur naturel, elle protège même les autres trypsines de leurs inhibiteurs. L’équipe de l’Inserm travaille désormais avec un laboratoire pharmaceutique pour trouver des molécules capables d’inhiber cette enzyme.

Hélène Bour

En savoir plus :

https://www.inserm.fr/actualites-et-evenements/actualites/vers-soulagement-pour-syndrome-intestin-irritable

https://gut.bmj.com/content/66/10/1767.full

image_pdf
Partager cet article
Catégories
L'actualité de la recherche animale sur X

📹👨‍🔬 "On met la recherche à profit des animaux 🐄🐖, de l'environnement 🌍 et des humains"

Tony Le ...Rest, vétérinaire désigné à Vetoquinol SA, présente le concept de "One Health", regroupant les intérêts de la recherche pour la santé des humains, des animaux et de la nature 🌱

📹👨‍🔬 "La transparence des embryons de poissons-zèbres 🐟 permettent des études non-invasives"

Sophie ...Nunes Figueiredo, responsable opérationnelle à l'Institut du Cerveau, nous confie présente une des particularité des poissons-zèbres juvéniles : la transparence

📝🥼« La recherche biologique et médicale française mérite mieux qu’une nouvelle taxe » : inquiétude de + ...2800 chercheurs dans une tribune du Monde face à des menaces de taxation de la recherche animale, pourtant toujours indispensable.
👉

🍰🐀 La recherche sur le diabète continue 🧪 et les modèles développées au cours de l'histoire sont nombreux.... Retrouvez un court historique résumant modèles animaux 🐖 et modèles organes-sur-puces 🧫
👉 https://t.co/tbqDEvl9px

📹👨‍🔬 "Les diplômés nous bousculent dans nos habitudes"

Aurélie Eisenmann, responsable d'élevage à ...l'Institut Clinique de la Souris, partage avec nous son retour concernant les jeunes diplômés 🎓 travaillant dans la recherche animale 🐀

Charger + de tweets
Suivez-nous
À lire aussi