En septembre 2022, une équipe de l’Université de Langone (New-York) avait transplanté un rein de porc chez une patiente pendant trois jours sans observer de rejet immunitaire. Même s’il s’agissait d’une première, le cadre de l’opération était bien limité : la patiente était en état de mort cérébrale et le rein était raccordé à ses vaisseaux sans réimplantation dans son abdomen.
Une nouvelle étape
Début janvier, une nouvelle étape dans les xénogreffes a été franchie puisque, cette fois, c’est un Américain de 57 ans qui a reçu le cœur d’un porc génétiquement modifié. En l’absence d’autre solution thérapeutique pour ce patient, la Food and Drug Administration (FDA) a autorisé cette transplantation expérimentale avec son consentement. Sa survie au-delà de soixante-douze heures indique qu’il n’y a pas eu de rejet hyperaigu de l’organe.
Dix gènes modifiés
Les modifications du génome du porc ont portés sur un total de 10 gènes pour à la fois éliminer les gènes porcins responsables du rejet d’organes et introduire des gènes humains pour améliorer l’acceptation immunitaire du cœur transplanté.
Une avancée majeure mais des questions éthiques importantes
Malgré le manque de recul certain, cette avancée importante en matière de xénogreffe fait figure d’espoir. Rien qu’aux Etats-Unis, presque 110 000 personnes sont en attente de transplantation d’organes et plus de 6 000 décèdent chaque année, faute de greffe.
Toutefois, cette alternative aux transplantations d’organes humains, qui n’est pour l’heure qu’expérimentale, soulève bien des questions éthiques. Comme le souligne un tchat du Monde avec les internautes, une réflexion éthique s’appuyant sur cette première expérience devra consolider une approche médicale innovante des xénogreffes.